OUEST-FRANCE Emmanuel Macron :  » Le moment que nous vivons ressemble à l’entre-deux-guerres « 

Paru ce matin dans la Lettre INFO OUEST-FRANCE. Emmanuel Macron :          

 » Le moment que nous vivons ressemble à l’entre-deux-guerres « 

Ce que j’écrivais dans mon livre , paru en 2007, censuré…. par Ouest-France 

                                                                 « Vote Blanc La Longue Démarche » 

Merci de lire ce texte jusqu’au bout. Il est tout à fait révélateur et…impressionnant.

LA CRISE MONDIALE…

…/… La diminution du temps de travail avec compensation des salaires, est proposée par d’autres… Cette mesure, en effet, amènerait une certaine diminution du chômage. Mais qui a le pouvoir de forcer le capitalisme à renoncer aux profits ? Le gouvernement, qui ne représente que les gérants politiques des intérêts du capital ? Ou la législation qui est entre les mains du grand capital? …/…

Il ne faut pas perdre de vue ce fait que l’enchevêtrement mondial de l’économie a entraîné une crise mondiale et un chômage international…./…

Ici figure une phrase à ne découvrir, en bas de page, qu’ après avoir tout lu.

…/… Ce chiffre nous bouleverse jusqu’au fond de l’âme, non seulement par l’immensité de la misère qu’il exprime, non seulement à ,cause des pertes immenses en valeurs matérielles qu’il représente, mais à cause de la barbarie inouïe qu’il révèle au monde.

C’était la mission historique du capitalisme d’élever le niveau de la production ; il devait être l’école d’un processus de travail plus différencié et à rendement plus grand. Il devait donner à la civilisation humaine une plus grande richesse en biens. Pendant des siècles et des décades, le capitalisme a accompli cette tâche. Il a appris aux hommes à travailler, il a perfectionné la technique du travail, il a augmenté son rendement à l’infini. Mais le système de distribution qui lui est propre l’a empêché de faire bénéficier .tout le monde de ses conquêtes; Il ne lui fut pas donné de surmonter cet obstacle. Ce, sera la tâche des régimes économiques de l’avenir. C’est pourquoi, même si à un individu l’école du capitalisme apparaît dure et cruelle, même si le travail est pour lui une malédiction, du point de vue de l’évolution, l’épanouissement du travail humain, tel qu’il fut réalisé par le capitalisme, est une oeuvre très grande. Et pourtant, à l’apogée de son triomphe, le capitalisme faillit à sa mission.

Il a échoué soudain en tant qu’éducateur de l’humanité. Il condamne des millions d’hommes à un chômage barbare, il les arrache au processus vivant de l’existence économique, les transforme malgré eux en parasites de la société. Il les rend ennemis du travail, auquel ils deviennent étrangers. Il les prive des fruits d’une longue et profonde éducation par le travail, d’une riche civilisation basée sur le travail. II les ‘dépouille de leur dignité humaine. Par un retour dialectique de ces effets sinistres, il ébranle en même temps l’édifice culturel qu’il a élevé et qu’il représente et, par là, il ébranle sa propre existence. Un capitalisme qui sabote le travail, qui détruit la civilisation basée sur le travail, qui empêche des hommes, de travailler, que dis-je? qui les déshabitue du travail et qui les en dégoûte, n’a plus le droit d’exister. Son mandat historique est terminé.

Même envers ceux qui fournissent encore du travail, le capitalisme faillit à l’accomplissement de sa tâche. II baisse tant leurs salaires qu’ils ne sont plus en mesure de mener une existence digne d’hommes. Certes, jamais le capitalisme n’a eu pour principe ou pour loi de payer à l’ouvrier la valeur totale de son travail. Elle était toujours diminuée de la plus-value usurpée par le capitaliste. Mais l’ouvrier pouvait vivre de son salaire. Il pouvait même jouir, dans une faible mesure, des conquêtes de la civilisation. …/…

La phrase à découvrir : …/… « Il y avait dans le monde entier une armée de chômeurs de 25 à 30 millions d’hommes. »

Tout ce qui précède figure dans le livre :

« La crise mondiale » de Carl Steuermann NRF Gallimard – Avril 1932 (**)

Et… aujourd’hui en 2009

« La crise économique mondiale pourrait mettre jusqu’à 51 millions de personnes au chômage “si la situation continue de se détériorer”, a averti, mercredi 28 janvier, le Bureau International du Travail (BIT) dans son rapport sur l’emploi en 2009.

“Par rapport à 2007, le nombre de chômeurs pourrait augmenter de 18 à 30 millions à travers le monde, et même de 51 millions si la situation continue de se détériorer”, affirme le BIT. Selon ce dernier scénario, le plus défavorable, le nombre de chômeurs dans le monde atteindrait 230 millions, contre 190 millions en 2008 et 179 millions en 2007. Soit une augmentation d’environ 28% entre 2007 et 2009

. Source : http://www.geopopulation.com/…/evolution-du-taux-de-chomag…/

(**) J’ai retrouvé en 1982, dans ma bibliothèque un livre édité en 1932 par NRF Librairie Gallimard sous le titre «La crise mondiale Vers le capitalisme d’Etat. » L’auteur en est Carl Steurmann qui est en fait le pseudonyme d’ Otto Rühle, un écrivain. Ce dernier était un militant du parti marxiste allemand, le Parti social-démocrate (SPD) Il a d’ailleurs été un des députés de ce parti en 1912.

En 1932 le capitalisme n’était pas encore ni… financiarisé ni virtuel!!