« Le meilleure façon de ne pas trouver une chose est de la chercher là où elle n’est pas » Gérard Gautier
La preuve est faite depuis longtemps, le contraire se saurait, que l’ENA n’est pas la meilleure école qui soit pour apprendre à… se bien conduire.
Par contre, trop souvent est apportée celle de l’endroit où l’on y apprend l’art de traiter les faux problèmes.
Une nouvelle démonstration vient d’en être apportée par l’un de ses anciens pensionnaires.
Ainsi le président de la République vient-il d’annoncer, l’apprentissage du code routier… à l’école!
Il est évident qu’il eût été mieux inspiré s’il avait parlé de l’apprentissage du code de la…citoyenneté.
En effet, dans le Pays qui se proclame le berceau de la Démocratie, force est d’admettre que depuis les années 60, tous les gouvernants ont incité les Français à être des consommateurs plus que des Citoyens.
A avoir des droits plus que des devoirs.
Les former à être le contraire aurait, il est vrai, amené à l’obligation de les respecter.
Je me permets de suggérer au Président une réforme concernant le permis de conduire des élus, qui sans nul doute aurait le soutien de ses concitoyens…
Il comporterait un volet malheureusement plus que jamais d’actualité….
VERS UN MANDAT A POINTS …
En 1997, devant l’attitude « autiste » et « virevoltante » des élus, leurs promesses non-tenues, le règne grandissant de la langue de bois, devant « leur intérêt » pour la reconnaissance du vote blanc mais leur manque d’engagement pour permettre l’ouverture du débat, j’ai lancé – l’humour étant une « arme pacifique » à utiliser sans modération - le projet de « mandat à points » …
Les hommes politiques « Eux qui entendent mais n’écoutent pas » sont à peu près les seuls dans notre société à voir leurs fautes, leurs manquements, leurs errements non sanctionnés. D’où la difficulté qu’il y a à reconnaître les bons des mauvais. D’où également la possibilité, pour certains citoyens, de faire des amalgames voire de l’antiparlementarisme primaire. A « d’autres » de faire du populisme.
On peut affirmer que la première cause des « accidents de notre Société » est pourtant leur conduite irresponsable, suicidaire et pleine des dangers pour les citoyens. Il est évident que leurs fautes réitérées, non sanctionnées, vont les amener et le Pays avec, immanquablement, dans le mur.
Pour séparer le « bon grain de l’ivraie », pour aider les inconséquents à se prémunir contre eux-mêmes, pour les amener à reprendre conscience de leurs devoirs, les rappeler à plus d’esprit civique, il est projeté, à l’instar du « permis de conduire à points » de créer …un « mandat à points »
Le principe en serait simple.
Après chaque consultation électorale, tout nouvel élu se verrait remettre, un badge tricolore, symbole de son intégrité civique, et un quota de points.
Un catalogue d’erreurs, de fautes répréhensibles serait élaboré et comprendrait de nombreux paramètres :
. Cumul des mandats . Promesses non tenues . Procès d’intention . Abstentéïsme . Complicité passive . Esprit corporatiste . Double langage . Auto-amnistie . Trafic d’influence . Utilisation langue de bois . Mensonges réitérés .Esprit jacobin . Défense de lobbies . Enrichissement personnel . . Mépris des citoyens . Intolérance
La liste n’est pas exhaustive…
Des points seraient affectés à chacun des paramètres en fonction de l’importance des conséquences pour les citoyens, pour le Pays. A chaque infraction des points seraient retirés après consultation d’un Comité Citoyen d’Ethique de la Démocratie.
Pour les élus « réputés dangereux » c’est à dire ayant perdu 50% de leur quota, le retrait du badge tricolore est prévu. En remplacement, un badge rouge leur serait remis.
Cependant, pour leur donner une nouvelle chance de s’amender et leur permettre la reconstitution partielle de leur nombre initial de points, possibilité leur serait donnée de bénéficier d’une formation spécifique de remise à niveau civique.
A été évoquée également l’idée de créer des Maisons de redressement moral implantées dans les campagnes pour densifier les territoires.
Pour que le mandat à points puisse avoir toute sa légitimité, le projet pourrait faire l’objet d’un référendum qui se déroulerait le 4 août 1997, jour symbolique de l’abolition des privilèges.
Cela reste d’actualité…
Saint-Brieuc 10 novembre 2018