Je viens de recevoir un appel à signer une pétition émanant de AVAAZ.
S’il m’arrive de démontrer ma solidarité avec certaines de celles qui me sont proposées, je ne signerai pas celle-ci, relancée après l’élection présidentielle américaine.
Pour avoir suivi la campagne, j’avoue, n’avoir aucune sympathie pour le personnage, et encore moins partager ses diatribes haineuses, son intolérance.
Je n’ai pas plus de respect pour son adversaire.
Je ne peux en effet oublier que le Monde paie aujourd’hui les conséquences de son vote, au Sénat en 2002, donnant au président George W. Bush le pouvoir de faire la guerre à l’Irak.
Je pense que de très nombreux suffrages, qui ont amené Trump à être élu président des Etats-Unis, ont été motivés par le rejet du personnel politique qui a méprisé les citoyens et en a laissé un grand nombre dans la désuétude morale et financière.
Beaucoup ont voté plus par «révolte» que par conviction et adhésion.
Pour autant, je ne me reconnais pas le droit aujourd’hui, en signant cette pétition, de m’immiscer, malgré toutes les réserves que j’émets, dans les affaires de politique intérieure des Etats-Unis et de porter un jugement critique sur le vote des électeurs américains.
Il y a assez, en France, de «mauvaises» raisons de balayer devant notre porte.
Observateur et acteur de la vie politique depuis 1989 et luttant pour la Démocratie, la Citoyenneté, considérant que tout repose sur la notion de confiance, je crains que – les mêmes causes produisant les mêmes effets – ne se réalise ce que je disais craindre en octobre 1986 dans l’article «Le phénomène LE PEN» http://www.blanccestexprime.fr/?p=179
Les parlementaires ont allumé, en 2014, en refusant de donner valeur juridique de suffrage exprimé au vote blanc, la mèche de l’explosion à venir.
Or jouer avec le feu est dangereux surtout lorsqu’il s’agit d’en… «tirer les marrons» à son seul et unique profit.
Les réformes indispensables, souhaitées par les électeurs, n’ayant pas été réalisées par les «responsables» (?) politiques de la France, ces derniers sont condamnés à voter…par défaut et réduits, le plus souvent, à voter contre, voire, pour que la Démocratie ne soit plus bafouée, à boycotter un scrutin pour…«une révolte par les urnes »…
Cela autrement que par la violence dans la rue.
Gérard Gautier
Saint-Brieuc 12 novembre 2016