Je n’ai pas attendu que les couleurs du paon se ternissent pour évoquer les doutes que l’on pouvait avoir sur la personnalité réelle du Chef de l’Etat et sur le sens de ses décisions.
Lors de son déplacement en Roumanie, le 24 août dernier, ce dernier s’est adressé à la communauté française de Bucarest. Il a défendu avec passion ses réformes. Cela en oubliant toutes celles qui lui ont été présentées et, au contraire, ne vont que dans le sens des intérêts des jacobins-centralisateurs et autres tenants de la haute finance. (1)
Il a eu des mots forts pour faire le constat que …« La France n’est pas un pays réformable. Beaucoup ont essayé et n’y ont pas réussi, car les Français détestent les réformes. Dès qu’on peut éviter les réformes, on le fait. »
En dehors du fait qu’il soit regrettable qu’un président de la République puisse tenir ces propos dans un Pays étranger, même en s’adressant à des Français, cette déclaration est digne de Monsieur Jourdain. Mais lui ce n’était que de la prose.
Cette déclaration est, de plus curieuse, dans la mesure où le président est dans les affaires, dont celles publiques et du pouvoir, depuis de très longues années… Elle appartient en fait au «catalogue des surprises», en cours d’élaboration, que le président énonce depuis son avènement.
Cela souvent à la surprise générale. Celle de la découverte du déficit abyssal de la France, n’étant pas la moindre.
Qu’il soit surpris, «fausse candeur,» aujourd’hui, par les conséquences désastreuses pour l’économie et l’emploi et en vienne à critiquer le refus polonais de durcir la directive sur le travail concernant les travailleurs déplacés amène à s’inquiéter sur ce qui pourrait être considéré comme un manque de compétence, de clairvoyance. Ou pire, révélation d’une certaine forme de cynisme.
C’est, en effet, l’une des conséquences annoncées, dès 2005, après l’intégration de 10 nouveaux Pays, à l’Union européenne, qui avait pour seul objectif – au lieu de les accueillir et de les amener, pendant un certain temps, sur le plan social, à aller dans le sens d’un rééquilibrage dans une «nurserie» – de mettre à la disposition de l’économie financiarisée et des grands groupes «un réservoir de main-d’œuvre à bon marché.»
Comment peut-il être surpris de cela alors que depuis 2004 il avait intégré le corps de l’Inspection Générale des Finances auprès de Jean-Pierre Jouyet, ambassadeur en mission, chargé de questions… économiques internationales?
A noter que l’Union européenne, en 2011, surprise elle-même des conséquences de ses, au minimum, propres impérities, a souhaité «s’attaquer à la dimension sociale de la crise économique née de l’hétérogénéité» des situations économiques au sein des Vingt-Sept»…
La question, qui peut être posée par les citoyens, pour ce qui touche à son affirmation surprenante concernant leur rejet des réformes… est de chercher à connaître qu’elle en est la raison réelle?
La réponse qui, pour le président, ne devrait pas être une surprise, réside toute entière dans le mot «confiance!»
Or le manque de confiance naît souvent de la désillusion. Ce qui vient d’être prouvé au président, à l’intérieur même de son parti. Sur les 224 640 Marcheurs appelés à voter leurs nouveaux statuts 68% se sont abstenus?
Mise à l’épreuve du temps et des contradictions, la confiance s’érode et la cruelle réalité apparaît.
Ce ne sont pas les retraités qui, entre autres,diront le contraire.